À l’heure du crépuscule où la lumière danse
Sur les profondeurs de l’océan immense,
Remonte parfois, des tréfonds de la mer,
Un écho mystérieux, un rayon éphémère ;
Et les yeux des marins fixés sur l’horizon
Captent une image étrange qui trouble leur vision ;
Et leur raison se démène pour expliquer
Les tours d’ivoire et d’or d’une ancienne cité.
Alors on aperçoit, dans un rayon de lune,
Des monuments noyés par une mer de brume,
Des fresques fissurées, des allées, des bassins,
Et d’étranges lueurs qui se déplacent au loin.
Là, parmi les fontaines et les statues de sel,
Un ange aux ailes brisées tend la main vers le ciel…
On croirait voir ses yeux de topaze verser
Dans le bassin limpide, une larme glacée.
Lumière fantomatique d’une mémoire si grande
Que même morte, encore, elle vit dans les légendes :
Existes-tu ? Hélas, tu ne veux rien prouver
Et qui cherche des preuves ne peut rien trouver !
Elles sont pourtant ici, les ruines d’Atlantis !
Comme l’histoire qui répète ses souvenirs brouillés ;
Comme l’espoir hésitant qui cherche encore sa rime
À l’heure où la brume sent le soleil se lever.
Emportez-moi ! ô Muses d’un temps révolu,
Sur les ailes du rêve ! Que mon âme évolue
Sur des sentiers secrets, en suivant votre voix.
Si je peux j’essaierai d’écrire ce que je vois.
Montrez-moi le grand livre inscrit dans les étoiles
Où en lettres de feu, sur un ciel de cristal,
Est gravé à jamais, pourvu qu’on imagine,
Le chant que le cosmos chantait aux origines.
Jordan Cardinal
Extrait de Requiem (Prélude)
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