Elle est née à l’aurore
Lorsque le givre de la nuit
Se mit à fondre et à briller
Comme la rosée sous le ciel gris.
Elle est née à l’aurore
Et elle danse seule sur un brin d’herbe
Au cœur de la vallée de l’ombre,
Sa lumière perdue en elle.
Elle pleure quelquefois les étoiles
Qui l’ont abandonnée jadis,
Elle est nostalgique d’un passé
Auquel elle croit comme en un rêve…
Cherche-t-elle à atteindre une chose
Dont elle ignore encore la voix ?
Vit-elle sans cesse entre deux mondes ?
Vit-elle le jour comme elle le voit ?
Si réalité s’harmonise
Avec espérance elle saura
Que la caresse de la brise
Porte l’infini vers demain.
Dans son cœur un enfant grandit qui,
Avant le temps, voit déjà
Le moment où le soleil brille
Lorsque le jour perce la nuit !
Elle est née à l’aurore
Et porte l’Univers en elle ; le voit-elle ?
La lune prie qu’elle se rappelle
Et les oiseaux, dans leur langage,
Lui disent : « Tout est de passage ! »
Et en attendant qu’elle s’envole
Ils chantent dans le ciel de mai :
« La vie est un présent frivole,
Et elle est sacrée ! »
Jordan Cardinal
Extrait de Requiem (Chant I, Innocence)
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